« Fight the Power » : l’hymne de Public Enemy pour « Do the Right Thing » de Spike Lee

Publié : 6 juin 2024 à 7h00 par Virgil Bauchaud

© Do the Right Thing - Universal Studio
Crédit : © Do the Right Thing - Universal Studio

« Fight the Power » de Public Enemy est devenu l’hymne de toute une génération. La chanson, dont le titre parle de lui-même, avait été réalisée spécialement pour les besoins du film « Do the Right Thing ». C’est le nouvel épisode d’Ado la B.O.

1989 : Spike Lee réalise l’un des premiers long-métrages de sa carrière. On est à Brooklyn, dans une journée à la chaleur étouffante. Allumez le ventilateur parce qu’on frôle les 40° ! Ce film, c’est Do The Right Thing, avec Spike Lee à l’écran dans la peau de Mookie le livreur de pizza, où il bosse avec Danny Aiello et John Turturro, aka Sal et Pino.

Le reste du casting n’est pas mal non plus : Samuel L. Jackson en animateur radio Señor Love Daddy (avec une affiche de Whitney Houston accrochée dans son studio), Giancarlo Esposito alias Buggin Out ou le mec à qui il ne faut surtout pas abîmer les Jordan blanches.

Pour faire la transition entre l’écran et la bande-originale, pas question d’oublier Rosie Perez. C’est elle qui danse dans une scène d’ouverture iconique de quatre minutes, avec en fond le titre de Public Enemy, Fight The Power.

© Do the Right Thing - Universal Studio
Crédit : © Do the Right Thing - Universal Studio

« Pourquoi il n’y a aucun Black sur le mur ? », Buggin Out à Mookie, dans Do The Right Thing

Le titre revient à plusieurs reprises, puisque c’est le son écouté en boucle par Radio Raheem sur son Ghetto Blaster. Plus qu’une simple chanson, c’est carrément un hymne qui a été écrit spécialement pour Do The Right Thing. Fight The Power est aujourd’hui encore numéro 2 du classement des 500 plus grandes chansons de tous les temps du Rolling Stone Magazine.

Dans le fond, cet hymne est très engagé. Il appelle les afro-américains à se battre pour leur liberté. Le groupe s’élève aussi contre les grandes figures blanches des États-Unis comme Elvis Presley. Ce qui colle parfaitement à l’histoire racontée dans Do the Right Thing : des figures noires pas assez représentées sur le mur de la pizzeria (c’est de là que part la colère de Buggin Out, voir citation ci-dessus) et une tension qui finit par éclater sur la dernière ligne droite du film. Avant le générique de fin, on a d’ailleurs le droit à deux citations de Martin Luther King et Malcom X.

Après une bonne demi-heure de violences, Do The Right Thing se referme même sur une note d’amour. Never Explain Love d’Al Jarreau nous accompagne sur le générique de fin. A noter que Teddy Riley tire aussi son épingle du jeu avec My Fantasy, lui qui participera trois ans plus tard à la B.O. de Juice.

 

Un film « culturellement important » 

Sans parvenir à repartir avec une statuette, Do The Right Thing avait obtenu deux nominations aux Oscars : meilleur scénario original pour Spike Lee et meilleur acteur dans un second rôle pour Danny Aiello.

Dix ans après sa sortie, en 1999, Do The Right Thing rentrait un peu plus dans l’Histoire. La Bibliothèque du Congrès américain l’a considéré comme « culturellement, historiquement et esthétiquement important ». Le film intègre alors le National Film Registry, une sorte de liste qui vise à mettre en avant et protéger les œuvres importantes et essentielles. Do The Right Thing.

 

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