Il est dans le débat de l’album de l’année : discussion avec Jewel Usain sur Ado (audio + vidéo)

« Débrouille toi pour être dans la liste des blazes qu’ils retiennent ». Voilà comment, dans les premières secondes de son nouvel album, Jewel Usain pose le décor. Et force est de constater, quelques semaines après la sortie d’Où Les Garçons Grandissent (OLGG), que le rappeur d’Argenteuil s’est imposé dans le débat de l’album de 2023. 

« Il n’y a pas si longtemps, on était pas dans la conversation. Rien que le fait qu’on pense à OLGG pour le débat de l’album de l’année, que ce soit vrai ou faux la question se pose et c’est fou », Jewel Usain dans A La Demande Générale sur Ado. 

Cette quête du haut du classement s'entremêle avec des thématiques très personnelles, allant jusqu’à la confidence. A l’image d’Incapable, un titre dans lequel l’artiste se dévoile comme rarement (si vous n’avez pas écouté l’album, on ne va pas non plus vous spoiler tous les textes). « Il était temps que je mette de moi, par exemple c’est mes garçons sur la pochette », explique-t-il avant de raconter avoir envie de « laisser cette porte ouverte parce que beaucoup de gens bienveillants veulent entrer ».

Le fait d’y mettre de soi, de se livrer, c’est sûrement un ingrédient qui a contribué à sublimer la recette d’Où Les Garçons Grandissent. C’est aussi pour cette raison que les featurings ne sont pas plus nombreux : « si j’avais eu trop de featurings, on se serait égarés ». Et le rendu est réussi. À l’écoute, les 17 titres défilent à une vitesse folle, preuve que son album en est vraiment un. L’artiste évoque d’ailleurs un format qu’il chérit. 

« J’aimerais vraiment qu’on consomme l’album entièrement. Sur Mode Difficile, il y avait moins cette recherche de fil rouge. Et ça, ça a vraiment matrixé la conception de l’album », Jewel Usain dans A La Demande Générale sur Ado.  

Mode Difficile. C’est en partie ce projet qui permet à OLGG d’être ce qu’il est aujourd’hui, confie l’artiste : « quand on sort cet EP en 2021, il y a plein de choses qui se débloquent ». Une référence au fait de pouvoir arrêter de travailler, d’enfin vivre de la musique et de partir en tournée. Une étape primordiale après une dizaine d’années de rap au compteur. 

Désormais, il est reçu dans de nombreux médias, est découvert quotidiennement par de nouvelles personnes. Un point de bascule plutôt apprécié par Jewel Usain : « après 12 ans de rap, on arrive encore à faire rentrer des gens dans le bateau, c’est dingue. Là, il y a un espoir de s’étendre». Et son bateau est déjà bien rempli. À l’image de son concert à La Maroquinerie le 13 janvier 2024, complet en quelques jours seulement.

Et après ? Déjà, Jewel Usain peut remettre de la musique dans ses oreilles, lui qui ne voulait pas se faire influencer pendant la conception d’OLGG : « j’ai écouté Papillon Monarque de Tuerie et après j’ai arrêté. Je ne voulais pas dire ‘’ok lui il a fait ça’’. Inconsciemment j’aurais pu me laisser hacker. Là, depuis que le projet est terminé, je réécoute de la musique ». Ensuite, l’artiste veut prendre son temps avant de penser au prochain projet.

« J’ai envie de comprendre ce qui m’arrive, de l’assimiler et d’ensuite pouvoir le retranscrire en musique. Peut-être que c’est un coup de chance, donc il va falloir prouver que je peux le refaire », Jewel Usain sur Ado.