Un processus éléctoral complexe, des enjeux bien souvents difficiles à saisir et la méconaissance des programmes de chaque candidat, ce sont tant d’arguments qui expliquent le fort taux d’abstention des jeunes à l’approche du scrutin européen. Une situation inquiétante, synonyme d’une « rupture entre les jeunes et la politique » pour Hind Ayadi, fondatrice d’Éspoir & Création et membre du collectif Ma Cité Va Voter. « La génération la plus jeune est tellement déçue qu’elle ne vote pas. C’est important pour nous de les sensibiliser, on sait qu’ils sont dégoûtés de la politique mais ce qu’on leur dit c’est que, si on s’occupe pas de la politique, c’est elle qui s’occupe de nous », poursuit-elle.
Mais si les jeunes ne votent pas, ou peu, c’est aussi parce qu’ils sont nombreux à ne pas voir les effets des éléctions européennes sur leur quotidien. Comme si finalement, leur vote serait inutile tant les décisions prises à l’échelle européenne semblent éloignés, en terme d’impact, des principales préoccupations et besoins des jeunes. D'ailleurs sur les français agés de 18 à 29 ans sondés, c'est la question du dérèglement climatique et l’avenir de notre planète qui reste la plus importante, comme c’était déjà le cas pour le scrutin européen de 2019.
Sensibiliser au vote...
« Est-ce-que je peux voter si je ne suis pas inscrit ? Comment m’inscrire ? Où je peux voter ? » C’est les questions que se posent les jeunes, nous rapporte Hind Ayadi, première témoin du manque de connaissance de la part des jeunes pour cette échéance.
Alors pour faire prendre conscience de l’importance de leur vote aux jeunes, cela fait plusieurs mois que le collectif Ma Cité Va Voter et Hind Ayadi « échangent directement sur le terrain » avec les jeunes, mais pas que. Le constat est à l’heure du « ras-le-bol » d’après Hind Ayadi, membre du collectif Ma Cité Va Voter, récemment crée en collaboration avec de nombreuses associations. Le but, grâce à ce collectif qui s’est « crée naturellement », c’est jouer la carte de la proximité pour pouvoir se faire entendre plus facilement des habitants et établir un climat de confiance. « Chacun est dans sa ville respective. Moi si je vais à la Courneuve, les gens ne me connaissent pas forcément, ils peuvent se demander si il y a un intêret... ils sont super méfiants. Aly Diouara par exemple, qui fait parti du collectif, lui il va échanger dans sa ville, forcément il est plus à l’aise pour dialoguer avec les habitants et les gens l’écoutent », explique Hind Ayadi. Des initiatives qui se sont multipliées à l'approche du 9 juin, date du scrutin européen, toujours dans le but d'amener les jeunes au vote.
... Grâce aux réseaux sociaux
Mais au-delà de la présence sur le terrain, Ma Cité Va Voter c’est aussi un compte Instagram et Tiktok, sur lesquels sont postés de nombreux contenus à destination des jeunes.
« On a lancé ça parce qu’on répondait aux questions à l’unité et on s’est dis qu’il fallait marquer le coup, sachant que là on a les élections européennes mais on a aussi bientôt les municipales et les présidentielles », des écheances cruciales pour lesquelles Hind Ayadi espère mobiliser le plus de jeunes possibles afin qu’ils puissent faire entendre leur voix en participant à la vie démocratique du pays et du continent. Et si le taux d’abstention de la part des 18-29 ans pour les élections européennes s’annonce encore une fois important, Hind Ayadi garde espoir : « Je pense que la done va changer. Je pense que les gens vont s’investir clairement. À notre niveau on a des retours extrèmement positifs. […] Les gens qui nous parlent nous disent qu’ils vont aller voter. Lorsqu’on parle avec les gens, on se rend compte qu’on arrive à les conscientiser, c’est ça qui est important ».Un espoir que le collectif pourra garder au moins jusqu’au dimanche 9 juin, jour du résultat des éléctions européennes qui seront donnés le soir même, à 20h.