Canada : la justice considère que faire un doigt d'honneur est un droit fondamental

Publié : 10 mars 2023 à 17h47 par A. L.

Photo d'illustration

Crédit : Pixabay

Un juge de la Cour du Québec a estimé que les Canadiens disposent du droit fondamental, garanti par la Charte, de faire un doigt d’honneur à un voisin car "cela fait partie de la liberté d’expression".

Si faire un doigt d'honneur est signe d'hostilité, c'est également un "droit fondamental", selon un juge de la Cour du Québec. "Ce n'est peut-être pas civil. Ce n'est peut-être pas poli. Ce n'est peut-être pas digne d'un gentleman. Néanmoins, cela n'entraîne pas de responsabilité pénale", a en effet estimé le Québécois Dennis Galiatsatos lors d’un procès fin février à propos d’un contentieux entre voisins. Dans son jugement d'une trentaine de pages, daté du 24 février, le juge a en effet arbitré en faveur d'un homme accusé d'avoir harcelé et menacé son voisin avec qui il entretient une relation conflictuelle.


 


"Un droit fondamental"


 


L'accusé, Neall Epstein, enseignant et père de deux enfants, avait été arrêté par la police en mai 2021 pour avoir menacé et fait deux doigts d'honneur à son voisin. "Ce n'est pas un crime de faire un doigt d'honneur à quelqu'un", a conclut le juge. "Offenser quelqu'un n'est pas un crime. Cela fait partie de la liberté d'expression" or celle-ci est "un droit fondamental inscrit dans la Charte des droits et libertés, qui appartient à tous les Canadiens", a-t-il déclaré.


Une décision qui contraste fortement avec le scandale qu'ont provoqué les bras d'honneur du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, adressés au président du groupe Les Républicains, Olivier Marleix, sur les bancs de l'Assemblée nationale, le 7 mars dernier. "Vous n'avez pas à faire des bras d'honneur dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, monsieur le ministre", avait alors réagi la présidente de séance Élodie Jacquier-Laforge (MoDem).


Face à cet immense tollé, le garde des Sceaux a déclaré "regretté" les bras d'honneur. Après cet incident, plusieurs responsables politiques ont même demandé la démission d'Éric Dupond-Moretti. Il semblerait donc que le doigt d'honneur ne soit pas logé à la même enseigne dans tous les pays !